Catherine de Médicis et les arts divinatoires

Catherine de Médicis (1519-1589) fut une célèbre reine de France. Elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563. Figure controversée, elle est l'instauratrice en France de la liberté de conscience pour les protestants, et a de nombreuses fois tenté de faire accepter le concept de tolérance civile. Tout en étant, un personnage clé du massacre, dit de la Saint-Barthélemy. Très intéressée par l’art, Catherine de Médicis poursuit la politique culturelle de beau-papa François Ier. Mais connaissez-vous sa passion pour les arts divinatoires ?

Les informations qui suivent sont issues de différents sites ou blog, je vous ai mis les références en fin d’article.


Catherine de Médicis, magie et astrologie


Frances Yates avait attiré dans les années 1950 l’attention sur le caractère incantatoire des spectacles de cour sous les derniers Valois : les entrées, festivités et ballets étaient chargés non seulement d’images allégoriques humanistes mais aussi d’un contenu magique ou talismanique, établissant un lien entre les humains et les forces astrales et spirituelles [1]. Il a fallu attendre presque cinquante ans pour que le sujet du rapport entre art et magie à la cour des derniers Valois soit abordé de nouveau. Luisa Capodieci, historienne de l’art.

“Catherine de Médicis aura une réputation sulfureuse en matière de magie. Elle aurait importé les pratiques de la magie en France en amenant d’Italie une cohorte d’astrologues et de magiciens. Mais est-ce la vérité ? Luisa Capodieci démontre le manque de fondement de ces allégations : les astrologues apparaissent sous le règne de Charles V à la cour de France et n’ont pas bénéficié d’une faveur particulière de la part de Catherine de Médicis. Mais la « légende noire » de la reine magicienne persiste à travers les siècles ; des éléments du mythe se découvrent dans des études et biographies même récentes”. L’étude attentive des descriptions des ballets mène Luisa Capodieci à une autre conclusion. Les allusions aux étoiles n’ont qu’une valeur allégorique ou encyclopédique et les parcours des danseurs ne permettent pas d’établir un rapport avec des rituels ou figures astrologiques. Le message émis par ces ballets ne s’adresse pas aux étoiles, mais aux spectateurs qu’il s’agit de convaincre du rôle messianique du roi de France.

Dans son livre, “Capodieci présente les concepts qui sont à la base de la magie et de l’astrologie au XVIe siècle, dont celui de la théurgie, pratique visant à entrer en contact avec le divin par la communication avec des esprits bienveillants. Elle étudie des objets ’magiques’ qui auraient appartenu à Catherine de Médicis (dont le fameux talisman de la reine) ainsi que deux documents. La gravure Catherine de Médicis et la prédiction du miroir est bien connue des historiens : elle montre la reine et un astrologue devant un miroir, pratiquant un rituel pour savoir qui succédera à son mari défunt. Le miroir fait apparaître les rois de la dynastie des Bourbons, annonçant ainsi la fin imminente du règne des Valois. 

“On a beau reprocher à la Florentine d'user à outrance de philtres et demystérieuses préparations, pratiques sulfureuses qui lui valent une réputation tenace de "sorcière" et "d'empoisonneuse", sa foi en l'astrologie n'a rien d'exceptionnel. A la Renaissance, l'astrologie est à l'apogée de son succès : reconnue comme une science à part entière, c'est le septième des arts libéraux enseignés à l'Université. Les contemporains de Catherine de Médicis y ont communément recours, et les Grands ont presque tous à leur service un astrologue, qui observe les astres, établit des horoscopes, prédit la réussite ou l'échec de leurs entreprises, pose des diagnostics. La souveraine accorde une foi presque aveugle aux prédictions et aux divinations. Le mage Cosimo Ruggieri, l'un des fidèles Italiens qui l'ont suivie en France, a toute sa confiance : n'a-t-il pas "vu" fort justement que sa stérilité serait "guérie"? N'a-t-il pas prédit qu'elle deviendrait reine? Un autre de ces "savants", Nostradamus ne lui a-t-il pas annoncé la mort tragique de son époux Henri II? Pour l'heure, Ruggieri séjourne au château de Chaumont sur Loire, où, dans la tour qui lui sert de cabinet, il consulte chaque nuit les messages mystérieux des planètes et des étoiles, étudie leur influence sur le destin de la dynastie des Valois. En proie à une terrible angoisse, la reine mère a décidé d'aller le consulter, ainsi que son frère Lorenzo et deux autres maîtres ès divination qu'elle a convoqués de toute urgence, Ogier Ferrier, le nouveau prophète à la mode, et Gabriele Simoni, alias Luc de Gauric, grand devin de la papauté”.

En conclusion, la reine avait un attrait pour la magie, sans que celui-ci soit prédominant.


Catherine de Médicis et la séance de divination du miroir


“Lors d'une édifiante séance de divination, Catherine de Médicis, qui a pris place au centre d'un cercle "magique" tracé sur le sol, fait face à un miroir. Dans ce miroir, François II va apparaître et son image est censée tourner sur elle même, chaque tour équivalant à une année de règne.La vision du visage du jeune roi est très fugitive et ne fait qu'un seul tour : il a succédé à son père, Henri II, en juillet de l'année précédente, c'est donc qu'il ne règnera pas plus d'un an et que sa mort approche inéluctablement! Malgré la douleur qui la fige, Catherine de Médicis insiste pour que l'expérience soit poursuivie. Le visage du futur Charles IX se dessine et fait quatorze tours...

Puis c'est à celui du futur Henri III de faire quinze tours... Tandis qu'un silence pesant s'installe, la souveraine et les mages attendent la suite. Contre toute attente, ce n'est pas le duc François d'Anjou, le benjamin des Valois qui apparaît, mais Henri de Navarre, le futur Henri IV! Catherine de Médicis est effondrée. Certes, elle n'avait guère d'espoir, mais l'oracle lui a bel et bien confirmé la mort prochaine de François II. De surcroît, l'avenir qu'elle vient d'entrevoir, qui annonce la fin de sa lignée et de la dynastie des Valois, lui cause les plus grandes frayeurs. Cette séance de divination et ces prédictions ne sont peut être qu'une légende, entretenue par la tradition.” Pourtant, François II mourra peu après, le 5 décembre 1560. Ses frères Charles IX, Henri III lui succèderont, pour respectivement quatorze et quinze années de règne. François d'Anjou ne montera pas sur le trône et la Couronne de France passera à Henri IV, premier roi de la dynastie des Bourbons.


Anecdote, astrologie et fin de vie


Voici une anecdote célèbre, mais non authentifiée, au sujet de sa mort, une quinzaine d'années auparavant, vers 1571, son astrologue Côme Ruggieri lui aurait prédit qu'elle mourrait « près de Saint-Germain ». Catherine de Médicis, très superstitieuse, s'éloigna alors de tous les endroits rappelant de près ou de loin « Saint-Germain », pensant ainsi échapper à la funeste prédiction.

Ainsi, par exemple, elle fit interrompre la construction du Palais des Tuileries dépendant de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois et s'installa précipitamment en 1572 dans ce qui allait devenir l'Hôtel de la Reine, dépendant de la paroisse de Saint-Eustache. Elle refusa également de se rendre au château royal de Saint-Germain-en-Laye. Mais le destin la rattrapa, et sur son lit de mort, lorsqu'elle demanda son nom au confesseur appelé auprès d'elle pour lui porter l'extrême-onction, celui-ci répondit : Julien de Saint-Germain.

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Sources :

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